Le mouvement « Wir sind Kirche » (Nous sommes l’Église – Allemagne) ainsi que des représentants d’autres groupes comme Maria 2.0 appellent le pape François à mettre immédiatement un terme aux « agissements irresponsables du cardinal Gerhard Ludwig Müller ».
Dans une « lettre ouverte » publiée le 23 décembre à Munich, on peut lire : « Nous considérons qu’il n’est pas défendable qu’une personne qui propage des mythes conspirationnistes et utilise des cryptogrammes antisémites siège en tant que juge à la Cour suprême de la Signature apostolique et fasse partie du cercle des électeurs potentiels du pape en tant que membre du Collège des cardinaux ».
Müller a « causé à nouveau un grave préjudice à l’Église catholique ».
L’ancien évêque de Ratisbonne et ancien préfet de la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi avait récemment suscité l’indignation à plusieurs reprises par ses déclarations sur la pandémie de Covid. En réaction aux critiques, il n’a pas corrigé ou même retiré ses déclarations, selon « Wir sind Kirche », mais les a « encore renforcées et parfois même aggravées ». Or, on peut attendre d’un cardinal qu’il s’oriente vers des faits scientifiques sérieux. Il doit en outre tout mettre en œuvre pour éviter les divisions au sein de la société et de l’Église. Or, par ses déclarations, Müller a « à nouveau porté un grave préjudice à l’Église catholique ».
Nous appelons instamment le pape François à veiller à ce qu’il soit immédiatement mis un terme aux agissements irresponsables du cardinal Gerhard Ludwig Müller. Nous considérons qu’il est inacceptable qu’une personne qui propage des mythes conspirationnistes et utilise des codes antisémites soit juge à la Cour suprême de la Signature apostolique et fasse partie du cercle des électeurs potentiels du pape en tant que membre du Collège des cardinaux.
La semaine dernière, le cardinal avait critiqué les mesures prises contre la pandémie de Covid. Il a parfois utilisé des formulations faisant écho à des idéologies conspirationnistes, ont critiqué entre autres plusieurs responsables antisémites, des rabbins et le Conseil central des juifs d’Allemagne. Müller a notamment parlé de tentatives de « mettre les gens au pas » et d’établir un « État de surveillance ». Il a cité nommément le fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab, le fondateur de Microsoft, Bill Gates, et l’investisseur George Soros. Il a également fait référence aux mises en garde contre ce que l’on appelle le Grand Reset, c’est-à-dire aux prétendus complots des élites visant à renverser la démocratie.
Bätzing : « des opinions inconcevables qui favorisent la division ».
Le président de la conférence épiscopale allemande, l’évêque Georg Bätzing, s’est également opposé à ces points de vue. Bätzing a déclaré au journal « Frankfurter Allgemeine Zeitung » qu’il partait du principe que Müller avait fait cette déclaration à titre personnel. « Et je dois dire qu’il y a là des opinions inconcevables qui favorisent la division. Je ne partage pas son point de vue et je trouve son choix de mots absolument inapproprié. Cela ne va pas du tout », a déclaré l’évêque de Limburg.
Source : https://neuesruhrwort.de/2021/12/23/wir-sind-kirche-papst-soll-kardinal-mueller-einhalt-gebieten/