Pâques : quelle signification ? Le message de la Résurrection à décrypter
Jacques Musset nous fait poursuivre l’analyse du livre Pour un christianisme d’avenir de John S. Spong [1]
« L’événement de Pâques, écrit Spong, a donné naissance au mouvement chrétien et a continué à le transformer, mais il ne signifie pas la réanimation physique du corps décédé de Jésus. Les premiers écrits à ce sujet affirment que « Dieu l’a élevé ». À quoi ? devons-nous nous interroger. L’expérience réelle de la Résurrection est à distinguer des explications mythologiques plus tardives. »
« Sans Pâques, il n’y aurait pas de christianisme ! Quelle qu’ait été l’expérience de Pâques, il est évident qu’à ce moment-là s’est exercée une force considérable ; cela mérite explication. C’est une énergie qui a transformé des vies ; elle a réorienté pour des gens la façon de penser Dieu ; elle a créé une conscience nouvelle ; et au cours du temps, elle a même été à l’origine d’un nouveau jour saint. Chacune de ces transformations ne peut s’expliquer que par une expérience intense. Il est difficile pourtant de trouver une explication précise à cette explosion indéniable d’énergie ; ainsi il nous faut reconnaître que, quel qu’ait été et est encore Pâques, nous ne pouvons l’aborder qu’avec le vocabulaire humain du temps et de l’espace, aucun d’entre nous ne pouvant échapper aux limites de notre humanité.
L’Église a offert une variété d’explications liées au temps et à l’espace. Elles sont contenues dans ce que nous appelons les évangiles. Peu à peu, cependant, nous découvrons que ces explications bibliques – ces récits de l’histoire de Jésus – sont remplies de contradictions. Comme elles ont été prises au sens littéral au cours des siècles suivants, elles ont rendu difficile, voire impensable, la foi en la résurrection.
Dans le monde actuel, suite aux recherches intellectuelles et critiques sur les récits bibliques, deux faits ressortent vite et inévitablement. D’abord, alors que pas un seul mot du Nouveau Testament n’a été écrit sans une confiance solide dans la réalité de l’expérience de Pâques, aucune des sources de la Bible ne représente un compte-rendu de témoins oculaires et de première génération. En second lieu, c’est à peine s’il se trouve un détail sur Pâques proclamé dans une partie du Nouveau Testament qui ne soit pas en contradiction avec un autre.
Au début de ce voyage dans l’histoire de la résurrection, soulignons le fait que Paul et les évangiles ne sont pas en accord pour dire s’il y avait un tombeau dans lequel a reposé Jésus et si ce tombeau s’est littéralement trouvé vide. À partir de ce constat initial, les désaccords s’enchaînent. Toutes les sources évangéliques concordent pour dire que des femmes sont allées au tombeau le premier jour de la semaine, mais sont en désaccord sur qui étaient les femmes et ce qu’elles y ont trouvé ; en désaccord aussi pour dire si ces femmes ont réellement vu le Christ ressuscité. Marc dit non, Matthieu dit oui, Luc dit non et Jean dit oui ! Désaccord sur le lieu où se trouvent les douze disciples quand le Christ ressuscité leur est soi-disant apparu pour la première fois. Marc laisse entendre que c’est en Galilée ; Matthieu affirme que c’est en Galilée ; Luc dit que ce ne s’est jamais passé en Galilée, mais à Jérusalem ; et Jean dit que c’est d’abord à Jérusalem et bien plus tard en Galilée. Désaccord pour dire si la résurrection s’est passée « le troisième jour » ou « après trois jours » ; les deux descriptions ne nous donnent pas le même jour. Désaccord pour dire qui a vu le Christ ressuscité en premier. Pierre, dit Paul ; les femmes au tombeau, dit Matthieu ; Cléopas à Emmaüs, dit Luc, et Madeleine seule, dit Jean.
On a beau essayer, il est impossible d’harmoniser le contenu des récits concernant Pâques. Si nous cherchons à lancer une nouvelle réforme, il nous faut soulever et examiner toutes ces questions et ce faisant, offrir une nouvelle manière de comprendre et d’apprécier cette pierre angulaire de la foi chrétienne. Que signifie la résurrection de Jésus ? »
Le témoignage de Paul
« Paul, à qui nous devons les premiers textes du Nouveau Testament, a écrit ses premières épîtres reconnues authentiques avant n’importe lequel des évangiles. Il décrit Pâques de la manière la plus brève possible. Jésus « a été relevé d’entre les morts en accord avec les Écritures », dit-il (I Cor. 15,3-4). Remarquez deux choses à propos de cette première référence écrite à la résurrection. D’abord, le verbe utilisé par Paul est au passif. Paul ne dit pas que Jésus « s’est relevé », mais qu’il « a été relevé ». L’action de Pâques ne vient pas de Jésus lui-même, donc. Quelque chose en dehors de Jésus a agi pour le « relever». Jésus, affirme Paul, a été relevé par Dieu.
« Relevé à quoi ? », c’est là notre question suivante. Dans Romains, Paul indique que ce Jésus, relevé d’entre les morts, est « à la droite de Dieu » (Rom. 8, 34) et donc dans une position élevée en la présence de Dieu. Ce n’est pas une réanimation.
Un autre sens à voir dans les mots de Paul se trouve aussi dans (sa lettre aux) Romains. Ici Paul dit : « Christ, relevé d’entre les morts, ne mourra plus. La mort n’a plus sur lui de pouvoir » (Rom 6, 9). Pour lui, l’événement de Pâques consiste à être élevé à une nouvelle dimension de la vie ; il ne la décrit pas, en étant sans doute incapable, mais elle est au-delà du pouvoir de la mort qui pourrait la menacer ou l’atteindre.
Dans l’épître aux Philippiens, probablement la dernière des lettres authentiques, le grand apôtre parle de Jésus comme « se dépouillant lui-même ». Paul n’affirme-t-il pas cela parce que Jésus a atteint cette nouvelle dimension de la vie, « Dieu l’a exalté et lui a conféré le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse » (Phil. 2,5-11) ? Par sa résurrection, Jésus n’est pas revenu à son existence terrestre antérieure, mais est entré dans l’identité de Dieu. C’est clairement ce que comprend Paul de l’expérience de Pâques. Si une chose est claire, c’est que Pâques, dans les premières années de l’histoire chrétienne au sujet de laquelle nous avons des écrits, ne signifie pas que Jésus a été rendu à la vie de ce monde.
Donc le premier pas à faire par ceux qui souhaitent explorer le sens de la résurrection, c’est de reconnaître que le moment fondateur de l’histoire chrétienne n’est pas autour d’un tombeau vide ou de la réanimation d’un corps décédé. Ce qui est proclamé à l’origine est que, en quelque manière, Dieu a élevé Jésus pour l’amener à faire partie de lui-même. Jésus a été élevé en Dieu par Dieu. N’est-ce pas bien différent de ce qui nous a été enseigné au cours des siècles d’histoire chrétienne ? Bien différent, certes, et cela nous oblige à voir Pâques avec un regard totalement nouveau. »
La liste des témoins de la résurrection chez Paul
« Elle se trouve dans I Corinthiens, épître écrite vers les années 54-56. Ici, il affirme que le Christ, élevé en Dieu à sa mort, non pas dans une vie de chair et de sang dans ce monde, est néanmoins « apparu» aux gens sur cette liste (I Co 15, 3-8). De quel genre d’expérience Paul veut-il parler dans ce passage ?
Le premier élément que nous remarquons est que le mot grec traduit par « apparu » est « ophthè ». C’est le même mot utilisé par les traducteurs de la Bible juive en grec se référant à Dieu qui « apparut » à Moïse dans le buisson ardent, dans l’Exode (3, 2). Nous sommes tellement habitués à lire la Bible littéralement qu’il nous faut nous arrêter et nous demander de quel genre d’apparition ou de vision il s’agit. L’apparition de Dieu à Moïse dans le buisson ardent était-elle une vision objective ? Y a-t-il une différence entre la vision extérieure et la vision intérieure, entre la vue et la seconde vue ? Que voulait dire Paul quand il a fait la liste de ceux à qui le Christ élevé était «apparu»? Examinons cette liste pour trouver des clés.
« Il est apparu d’abord à Céphas», dit Paul. Pour Paul, c’est Céphas-Pierre qui est le premier à voir. Puis Pierre semble avoir ouvert les yeux des autres membres du groupe des apôtres pour qu’ils voient eux aussi. Comment cela s’est-il passé ? Notre esprit cherche à comprendre cette «vision». Il me semble que le langage de Paul parle d’un genre différent de vision que d’avoir simplement une scène qui devient visible à nos yeux. Il parle d’une ouverture dans notre pensée, conduisant vers une compréhension nouvelle ; il parle de rassembler des choses qui n’ont jamais été rassemblées auparavant, et dans cette combinaison innovante, de former un nouvel éclairage. La résurrection de Jésus est-elle quelque chose comme cela ? La tragédie qui a étreint la vie de Jésus et conduit à sa crucifixion a-t-elle été réinterprétée ou comprise d’une manière tellement nouvelle qu’elle a ouvert la porte à une vie jamais envisagée auparavant ?
Pierre a-t-il été le premier à le voir ainsi ? A-t-il été celui qui a vu en Jésus une vie conduite non pas par l’instinct de survie, mais par l’amour qui l’a rendu capable de donner sa vie ? Cette vision lui a-t-elle permis de voir Dieu d’une nouvelle façon, non pas comme le tout-puissant, le père céleste ou le juge du monde, mais comme la Source de la Vie, ce qui a ouvert la compréhension des premiers chrétiens de ce que signifie vivre ; comme la Source de l’Amour, qui leur a donné la liberté d’aimer au-delà de leurs frontières et de leurs peurs sans attendre de l’amour en retour ; et comme le Fondement de l’Etre, leur donnant le courage d’être tout ce qu’Us pouvaient être, et, en même temps, de libérer les autres pour être tout ce qu’ils pouvaient être ? Était-ce cette vision de Dieu qu’ils avaient en Jésus, qui appelait les gens à dépasser les barrières de tribu, de race, d’ethnie et de genre ? Quand il a été victime de ceux à qui il offrait seulement l’amour, quand il est mort en pardonnant, en aimant, en libérant, est-ce là qu’ils on vu que Dieu était en lui ? La résurrection était-elle la possibilité de voir que Jésus avait porté son humanité à une nouvelle dimension et était désormais entré dans l’être de ce qu’ils appelaient divin ? Était-ce un pas de la conscience de soi à une conscience universelle, dans la réalisation de l’unité de toutes choses ?
Est-ce ainsi que les yeux de Pierre se sont ouverts ? Est-ce la vision à laquelle il a alors ouvert les yeux des disciples, et puis des « cinq cents frères » à la fois ? L’étape suivante n’était-elle pas d’ouvrir les yeux de Jacques, le frère du Seigneur, et puis des apôtres – c’est à dire de ceux envoyés vers tous les peuples du monde ?
Je crois maintenant que la résurrection n’est pas un acte physique. Aucun corps qui était décédé n’est jamais sorti d’un tombeau, le laissant vide, pour reprendre une vie dans le monde. Pour Paul et les autres premiers chrétiens à qui il dit que Jésus est « apparu », la résurrection est plutôt le moment d’une nouvelle révélation, qui se produit quand l’humanité avec son instinct de survie peut transcender cette limite et se donner avec amour aux autres, y compris à ceux qui nous veulent et nous font du mal. C’est l’expérience qui fait naître une nouvelle «vision» à la fois de Dieu et de la vie. Cette expérience est-elle assez forte pour être qualifiée de « résurrection » ? J’estime que oui. Cette expérience suggère que Dieu et la vie humaine sont dans le même courant. Elle a persuadé des «croyants » que toute limite à notre humanité peut être brisée. Voilà ce que ces premiers chrétiens signifiaient en disant : «Jésus est vivant. Nous avons vu le Seigneur» ! Cette même expérience de résurrection doit maintenant changer notre façon de comprendre Dieu et même la façon dont nous comprenons la religion. La résurrection, comprise comme Paul et les premiers chrétiens l’ont expérimentée, est non pas un événement qui s’est produit une fois il y a longtemps dans l’histoire, mais un processus qui pousse en avant et réorganise la vie.
« Le Seigneur est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ». Cette salutation ancienne qui ouvre Pâques ne signifie pas que Jésus a été ramené à la vie avec ses limites humaines, mais qu’il nous a ouvert un accès au sens de Dieu comme pouvoir de nous libérer pour vivre, pour aimer et pour être. Nous avons compris si mal le message de Pâques ! Notre vision de la résurrection a été tellement limitée ! Le dernier ennemi à détruire est la mort et une fois détruite, nous apprenons que Dieu est un et que tous nous participons à cette unité. C’est une nouvelle perspective. »
Comment Pâques est-il compris par les Évangiles ?
« Marc, le premier évangile écrit dans les années 70, ne comporte dans toutes ses pages aucun compte-rendu du Christ ressuscité apparaissant à quelqu’un quelque part. Cela a tellement gêné les premiers chrétiens qu’ils se sont mis à écrire de nouvelles conclusions à l’évangile de Marc pour combler cette lacune plutôt étonnante (Mc 16, 9-20). Son récit est infiniment sobre (Mc 16,1-8) : quelques femmes viennent au tombeau de Jésus à l’aube du premier jour de la semaine ; le tombeau est vide ; un jeune homme est là ; il est habillé d’une robe blanche. Il leur dit : « Vous cherchez Jésus de Nazareth qui a été crucifié. Il est ressuscité – ou il a été ressuscité -, il n’est pas ici. Voyez l’endroit où ils l’ont déposé. Allez dire à ses disciples y compris à Pierre qu’il va vous attendre en Galilée ; c’est là que vous le verrez comme il vous l’a dit». Les femmes, effrayées, s’enfuient, dit Marc, et elles ne disent rien à personne, « car elles ont peur ». C’est tout ce qu’il y a comme histoire originelle de Pâques chez Marc.
Le second évangile, Matthieu, écrit environ dix ans plus tard emprunte largement à cette source qui l’a précédé, tout en apportant quelques modifications. Il amplifie le miraculeux et remplit toutes les lacunes laissées selon lui par Marc. Ainsi le jeune homme de Marc devient un ange surnaturel en vêtement blanc étincelant (Mt 28,7). Le message de cet ange devient beaucoup plus surnaturel : «Jésus est sorti du tombeau. Il va maintenant vous attendre en Galilée. C’est là que vous le verrez» (Mt 28,7). Les femmes chez Matthieu sont croyantes, loin de ce qu’elles sont chez Marc. Elles vont immédiatement raconter aux disciples ce qu’elles ont vu et entendu. Chez Matthieu elles sont récompensées de leur foi par une apparition du Christ ressuscité (Mt.28,8-10). C’est le premier récit d’un Jésus ressuscité. Lors de l’apparition de Jésus à ses disciples, il énonce «le grand message » : Allez dans le monde entier, faites des disciples de toutes les nations et, sachez-le, je vais être avec vous tous les jours». Est-ce le devoir missionnaire d’aller convertir les païens ? Assurément non ! Le Christ ressuscité dit plutôt : dépassez vos frontières, vos craintes, vos barricades de sécurité ; apprenez à vous donner et sachez que vous êtes une part de ce que je suis. Nous ne pouvons plus désormais être séparés ! C’est un message de Pâques différent de ce qui nous a été auparavant raconté.
Ensuite c’est Luc qui écrit, environ dix années plus tard. À ce moment-là, les esprits portés au sens littéral ont commencé à faire le travail de déformation du message. Le messager chez Marc, devient un ange chez Matthieu, puis deux anges chez Luc (Lc 24,4). Le corps du Christ devient à l’évidence physique. Jésus ressuscité chez Luc, mange, boit, marche, parle et il interprète l’Écriture (Lc 24,36-49). Il semble capable de se matérialiser et plus tard de redevenir invisible (Le 24,13-35). Les symboles portent à confusion. Il devient tellement physique que les disciples touchent sa chair et ses os pour s’assurer qu’il n’est pas un fantôme (Lc 24,39), Mais alors ils commencent à se demander comment il échappera jamais aux limites de sa vie. Se dessine la conclusion que s’il est revenu corporellement de la mort à la vie physique de ce monde, alors de quelque façon il doit aussi pouvoir être corporellement enlevé à la terre, puisque sa destinée éternelle est d’être avec Dieu. D’où la description de son ascension physique (Lc 24,50-53)
Enfin, pour compléter notre scanning des quatre évangiles, nous passons à Jean. Le quatrième évangile, tel que nous l’appelons, comporte quatre histoires de résurrection, groupées en deux paires. La première paire commence avec la découverte du tombeau vide par Madeleine (Jn 20,1). Elle va immédiatement rapporter ce fait à deux disciples qui apparemment ne sont pas loin. Ils ne pensent pas à l’éventualité d’une résurrection, ils sont plutôt préoccupés par une effraction possible du tombeau. Il est dit que Pierre, en compagnie de celui appelé simplement «le disciple que Jésus aimait», court au tombeau. Ils y entrent, le trouvent tout à fait vide, à part les vêtements mortuaires. Personne n’apparaît à quiconque. Pierre est perplexe, mais il est dit que «le disciple bien-aimé» croit (Jn 20,2-10). La foi en la résurrection naît ainsi dans le quatrième évangile, non pas avec la vision d’un corps ressuscité, mais dans la réalisation que la limites de la mort ont été brisées. Ces deux disciples retournent alors à leur cachette. Madeleine s’attarde au tombeau et pleure. Il est dit qu’alors Jésus lui apparaît à elle seule (Jn 20,11-18). Elle ne le reconnaît pas et pense que c’est le jardinier. Il l’appelle par son nom. Ses yeux s’ouvrent à une compréhension nouvelle. Elle voit. Elle se précipite pour le serrer dans ses bras. «Ne me retiens pas», dit Jésus. Ne t’accroche pas à ce corps. Ce n’est pas cela, la résurrection. Avec cette expérience, Madeleine raconte aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ». C’est ainsi que se clôt la première paire d’histoires de la résurrection.
La scène se déplace alors vers les autres disciples. Deux histoires presque identiques sont racontées, couvrant une période de huit jours. Dans la première de ces histoires (Jn 20,19-23), Thomas est absent. Dans la seconde (Jn 20,24-29), il est présent. Les disciples tout d’un coup voient Jésus, à sa première apparition, mais Thomas, absent, ne voit pas et ne partage pas leur foi. Toutefois Jésus réapparaît huit jours plus tard. Thomas est alors présent et lui aussi voit. En réponse il prononce l’ultime confession de foi : Toi, Jésus, tu es «mon Seigneur et mon Dieu». Jésus répond avec ce qui est certainement la raison pour laquelle ces deux histoires sont incluses : « Thomas, as-tu cru parce que tu m’as vu ? Bénis soient ceux qui n’ont pas vi et pourtant croient ».
L’expérience de Pâques dans le Nouveau Testament, contrairement à ce qui nous a été enseigné traditionnellement pendant longtemps, n’est pas à propos de corps qui sortent de tombeaux. C’est beaucoup plus profond que cela. Elle concerne Dieu vu dans la vie humaine. Par « Dieu », je n’entends pas un Dieu surnaturel, invasif qui viole les lois de la nature afin d’entre dans le temps et dans l’espace. Je veux dire par là une dimension transcendante de la vie dans laquelle tous peuvent entrer, une expérience dans laquelle la vie est élargi l’amour est illimité et l’être est rehaussé Je veux dire le Dieu dont la présence et la puissance nous appellent à notre complétude essentielle, notre conscience universelle, notre interconnexion. Nous sommes une part de qui et de ce qu’est Dieu. Dieu n’est pas un nom que nous sommes obligés de définir ; Dieu est un verbe que, nous sommes invités à vivre. Il y a là une différence, et c’est dans cette différence qu’est expérimentée la résurrection dans laquelle nous pouvons entrer. Voilà en dernière analyse, ce qu’est la résurrection. »
Note :
[1] Voir :
Repenser Dieu dans la modernité – Non pas un être, mais l’être
Repenser Jésus le Christ – Se débarrasser de l’idéologie de l’incarnation
Le christianisme actuel doit se réformer en profondeur ou mourir
Source : Golias Hebdo n°574
« Bien-aimés, il est une chose qui ne doit pas vous échapper : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. »
« Après deux jours, il nous rendra la vie ; il nous relèvera le troisième jour : alors, nous vivrons devant sa face. »
« Alors, je vois un ciel nouveau et une terre nouvelle, … »